Physiquement Lilith a tout d'un spécimen de grande qualité : de longues jambes, une musculature exemplaire tout comme sa souplesse et des formes parfaitement généreuses. Elle aurait pu être très appréciée et admirée dans sa région si seulement … Si seulement elle n'avait pas eu cette couleur … Une fourrure immaculée de blanc, tout comme sa longue chevelure, une honte pour son pays. Pourtant ses oreilles sont toutes aussi grandes que celles de ses frères et sœurs et ses capacités physiques dépassent celles de tous les membres de sa famille mais cette simple couleur a gâché son enfance.

Enfin bref, ne parlons pas de choses qui fâchent voulez-vous, venant donc au point le plus important, j'ai nommé sa mentalité ! Car sur ce point elle fait honneur à sa race : Refusant de travailler quand il fait chaud, méprisant les plus faibles qu'elle … Un vrai amour n'est-ce pas ? Pourtant elle paraît si souriante, avec tant d'énergie à revendre, et c'est le cas, c'est juste qu'elle préfère s'amuser à tourmenter les autres, psychologiquement bien sur. Voleur de nourriture professionnelle, territoriale au possible, sadique et dominatrice. Les gens se risquent rarement à l'énerver car elle ne se gênera pas pour se jeter sur vous pour enfoncer ses crocs dans votre nuque afin de vous montrer qui commande ici.

Pour les points positifs, si vous arrivez à rentrer dans ses bonnes grâces, c'est-à-dire qu'elle juge que vous êtes son égal ou supérieur, vous vous rendrez vite compte que c'est une personne intelligente et de très bonne compagnie qui aime s'amuser et dont la loyauté n'a pas de faille. Curieuse et gourmande, son péché mignon est le raisin, elle est également très friande de musique puisque son ouïe fine lui permet d'en déceler toutes les subtilités, c'est d'ailleurs une chanteuse et une pianiste plutôt agréable à écouter.

Ma mère m'a nommé Lilith, le nom de la Reine des démons, toute mon enfance j'ai été une pariât auprès des membres de ma race mais également de ma propre fatigue. Les gens m'ont toujours regardé bizarre et mes parents n'aimaient pas que je sorte en dehors de la maison, mes grandes sœurs passaient leur temps à se moquer de moi, me méprisant … Je les déteste … Je les déteste tous ! Mais heureusement, je ne suis pas complètement toute seule, il y a mes deux alliés :
Le premier est Hélios, mon cher petit frère, nous avons trois ans d'écart et il est tout ce que j'aime, étant de faible constitution il ne peut pas sortir de la maison, nous partageons donc notre quotidien d'oiseaux en cage en discutant, lisant ou jouant, parfois je lui chante des chansons ou improvise des « mélodies » sur le piano de maman. C'est lui qui m'a donné envie d'apprendre à jouer de ce merveilleux instrument.

Et ensuite il y a Seiya, je l'ai rencontré une nuit où mon père m'avait claqué parce que j'avais ouvert la porte à un de ces amis, il ne voulait pas que les autres me voient, il avait trop honte, alors je me suis enfuie. Je m'étais réfugiée sous un pont, observant l'eau en pleurant, une voix m'avait alors interpellé, douce et amicale comme une caresse. Cet inconnu m'avait réconforté toute la nuit, je n'avais que 11 ans mais je savais que je l'aimais. Après ça mes escapades nocturnes sont devenues presque systématique, il m'apprenait tant de choses me faisait vivre tant d'expériences, c'était si libérateur !

Et puis du jour au lendemain Seiya a disparu, je n'ai jamais su ce qui lui était arrivé, il est juste partis sans donner de nouvelles. J'ai continué à aller à ce pont encore et encore dans l'espoir qu'il revienne, mais il ne le fit pas. Peu de temps après, mes parents m’annoncèrent qu'il m'avait inscrit dans une école, « c'est pour ton bien » qu'ils disaient « pour que tu sois heureuse » … Putain de mensonges ! Ils veulent juste m'éloigner d'eux pour qu'ils n'aient plus à me voir ! Pour atténuer leur honte ! Je les déteste tellement !

Ma dernière nuit passée chez moi, je voulus m'enfuir pour voir une dernière fois le pont de mes soupirs mais au moment où j'ouvrais la fenêtre, Hélios est entré dans ma chambre, me demandant de sa petite voix fatiguée ce que je faisais. J'avais simplement souris en lui disant que je prenais l'air et nous nous sommes allongés dans mon lit, il n'arrivait pas à dormir, il était si désespéré de savoir que j'allais partir, j'essayais tant bien que mal de le réconforter mais ma colère envers ma famille a dû se sentir dans ma voix. Au bout d'un moment il m'a confié en murmurant dans un petit rire espiègle :


L'insoumise ? Ça tombe bien je ne comptais pas me laisser dominer par qui que ce soit. Dors tranquille mon cher Petit Frère, ta sœur te reviendra pour t'enlever de ce cauchemar.